Texte canonique de l'ancien khaluan

Publié le par leblog@khaluan.com

je me regarde par le trou par cette chose éternelle inimitable pour les mots comme si le sommeil avait des yeux comme si écrire était la faculté d'évacuer  le je de le soustraire à tous les modes du être tu devines comment je improvise des amours ruinées jusqu'au sang des ivresses ravagées par le présent contradictoire je transpire la contradiction et je lui tords le cou acte expiatoire mais la faute échappe le remords devient invisible car enfin mes mots ont la puissance du don infini et mon langage un miroir d'abîmes je suis un être afemme en effet sans dominer le trou sans franchir les limites visibles mais autrement par l'envers par derrière par dessous je travaille à grossir l'entropie d'une conscience souvent effrayée par les bonheurs tranquilles ou les réalités flasques une conscience glacée par les plaisirs de la chaleur des corps parfois je suis la conscience d'un être sans corps il faut en finir avec le corps j'ai vu une fois un scarabée il lui manquait la patte supérieure gauche c'était un insecte qui clopinait pour traverser la rue je m'étais formulé dans l'ombre de cette avancée et j'avançais brandissant ma main gauche sous la lumière scandaleuse souriant et désespéré dans le sillage blême de l'insecte qui allait mourir la situation est la guerre et le monde une vaste situation poussière qui avance au vent atroce de l'histoire je ne m'inquiète de rien sinon du silence des choses de ce silence qui permet d'entendre battre le coeur dans un baiser de sentir sous soi les tremblements du premier regard et s'ouvre le sol d'où remonte l'éternité comme une humanité qui ne veut pas disparaître toujours j'ai le sommeil fatigué et j'ai la fatigue vigoureuse j'ai aussi le rêve facile innombrable fascinant toujours jusqu'à m'étonner jusqu'à blesser la réalité d'un coup de nageoires de queue d'un battement d'ailes je semble me fuir par indifférence pour moi-même mais je demeure comme un fou aliéné à sa propre inexistence comme un vent perdu dans les spirales de l'air à l'heure où l'absence n'est qu'un sourire de plus à l'espoir de tout trouver un jour même l'absence du sourire ou la grimace de la vie je voudrais un instant soumettre au mythe chaque élément de ma vie et chasser de la raison l'être même de la raison sentir passer sur moi les échafaudages les trébuchements les secousses les chemins solitaires je chemine et c'est ma jouissance et c'est mon plaisir morbide parfois je me surprends en train de prier une poussée vers nulle part une déviation vers un autre chemin la poésie je crois est dans cette perpétuelle errance de soi-même non pas une quête de quelque chose mais une enquête sur soi et je retombe toujours dans le trou du commencement l'écriture comme l'inébranlable présent qui n'existe pas ou il n'y a que lui d'ailleurs il n'y a que lui une ineffaçable empreinte du vide sur quelque chose qui disparaît sans cesse l'urgence n'est pas un état c'est une conspiration de l'infini pour faire entrer en moi l'idée de la mort et aussi la fragilité de cette idée je passerais mes nuits à me vider que l'infini de nouveau me remplirait infatigablement c'est un crime commis contre l'individu que je suis mais c'est un crime qui me comble de désirs neufs de sang retourné et de pensées blanches je suis infini par commodité pour l'infini paradoxe qui n'est pas un problème la perfide métaphysique voudrait que je sois davantage dans son langage perverti mais voilà je ne suis d'aucune métaphysique dans aucun langage je ne lance qu'une pierre dans un océan dont je ne distingue qu'une forme qui ressemble à mon horizon mental c'est-à-dire qui ne ressemble à rien sinon à l'ombre du vide ça me perfore ça me dévore c'est une flamme avec les dents du sexe avec les mandibules du ventre je suis né quelque part de quelqu'un qui avait le ventre gros et je suis soulagé de n'y être pas demeuré plus longtemps cependant j'y retourne de temps en temps comme si je désirais récupérer une chose que je n'ai jamais perdue qui même ne m'a jamais quitté telle la laideur qui fait boiter le corps cette infâme beauté je m'attache au blanc de la page au silence de l'ombre et je regarde la lumière qui se repose fatiguée des vacarmes du jour sur le visage paisible d'une fillette peut-être morte depuis hier c'est avec tous ces tremblements qui ressemblent étrangement aux hésitations des premières caresses que je me regarde par le trou de l'instant que je subis les convulsions d'un amour trop incarné que j'écris l'histoire d'un insecte abandonné à la violence des ailes impuissantes à remplacer la patte coupée l'histoire d'un insecte indifférent à son propre sort je l'ai vu il m'a prodigué l'amour du manque ce qui demeure comme trace vague quand on a tout perdu les rencontres ça fait pleurer car on croit toujours que c'est la dernière alors j'écris comme ça aussi dans l'esprit des larmes tu vois bien que je pleure que je pleure de pouvoir baiser de pouvoir encore me faire aimer c'est un aveu de puissance ou un désir impuissant on se retrouve dans une assemblée où il y a des gens qui parlent et d'autres qui font autre chose mais personne ne parle personne non plus ne se tait en fait aucun individu ne veut se taire le silence est au-dessus de ses forces le silence est toujours de trop dans une telle assemblée alors on essaie d'oublier qu'il est là qu'il y a comme quelqu'un qui vous regarde qui boit toutes vos paroles qui les répète à l'infini jusqu'à ce qu'elles perdent leur sens jusqu'à ce qu'elles deviennent la couleur du sang que l'on étale sur le drapeau agité du pays des gens qui parlent voilà ça fait des mots que je m'arrache les encres à trouver une histoire à raconter à graver derrière les yeux la trame d'un roman d'enquête où je suis tous les personnages où je parle depuis l'univers les orteils tordus dans les nuages mais j'ai un problème pour imaginer l'imagination j'ai aussi l'esprit pressé par les étoiles qui passent devant moi dans un rire brillant les fous croient toujours qu'elles sont les pilules administrées par celui-qui-croit-que-les-fous-sont-des-malades-pas-comme-les-autres ça me fait penser que lire ou pleurer c'est la même chose sauf que lire c'est pleurer avec des mots et pleurer c'est lire avec des larmes c'est comme si on se mettait à parler de autre chose que de soi dans une assemblée de personnes qui parlent ou bien qu'on se mette à raconter de sordides histoires comme celle de l'insecte qui a perdu une patte je sais bien qu'il doit se passer quelque chose dans un roman mais toujours j'en doute quand j'écris ou quand je n'écris pas c'est un peu la même chose la main qui écrit est la même qui branle et c'est aussi la main qui ferme les volets verts du silence pour pas que la poussière des phrases vienne salir le repos je l'ai rencontrée un soir comme un autre alors que nous ramenions nos corps au berceau du sommeil et j'ai su comme une évidence tachée de rouge au fond d'un lit que nous allions faire ensemble le chemin cendré des promesses tacites des murmures fuyants et des caresses qui brûlent les rues de la Ville nous ont vus parader main dans la main comme un seul corps avec une dissymétrie claire et contente d'elle-même sur les ponts ou dans les jardins nous regardions voler les martinets qui annoncent toujours du beau temps c'était déjà le printemps et les filles aussi chantaient le printemps le passé vient toujours se briser sur les ruines fugitives du présent écrire c'est être archéologue c'est voir dans les musées les chemins qui ont été tracés et se réjouir qu'ils n'ont mené qu'à maintenant coeur d'un présent boursouflé de contradictions c'est encore l'histoire de cette dernière rencontre la dernière rencontrée le roman d'une contrée d'amour renouvelé jusqu'au dernier instant c'est difficile d'écrire sans amour c'est aussi difficile d'aimer sans écrire alors on ne renonce jamais on continue on se croit éternel et puis on étouffe sous son éternité entraîné par le poids des silences par des folies qui sont comme des cercles j'ai des rêves bouffons comme on a des rires grotesques bouches grosses de leur vérité de leurs paroles légères et vives j'ai des rêves qui sont d'authentiques rires on roulait fatigué dans un bus vieux de quatre roues avec un moteur qui toussait derrière ses fumées et surtout il pleuvait comme si l'air soudainement était devenu l'eau on confond tout quand on a les yeux fermés c'est aussi évident que ça l'air était donc électrocuté et les passagers morts de fatigue sauf une vieille femme qui dormait seulement à moitié et moi qui la regardais avec une rose défraîchie entre le pouce et l'index de la main gauche c'est juste je suis gaucher comme on peut être athée au premier virage quand toutes les pensées se tournaient ailleurs je bondis hors du temps qui tournait car il ressemblait étrangement au bus après m'être recueilli au pied d'un arbre j'ai cueilli des roses qui poussaient sur les racines couleur terre et j'ai rattrapé le temps au tournant sans chercher le chemin sans prévenir que je revenais or si je reviens comme une catastrophe le cataclysme de toutes les histoires une saignée dans la nuit où pleure un homme abandonné à une musique qu'il ne comprend pas c'est comme un rêve qu'on n'a pas désiré surtout pas je n'écris que comme ça des signes sans sens du blanc percé et cerné de toutes parts l'espace transpercé aveuglé ne sachant plus où diriger ses réalités c'est encore un mot que je ne comprends pas bien non plus et il y a tant de mots je voyage entre eux de je à elles jail signifie prison je ne cherche pas à en sortir ou mieux à m'en sortir conventionnel académique sont aussi des mots avec lesquels cependant j'écris que j'aime boire jusqu'à vomir l'ivresse crânienne physique est une déchéance qui m'occupe je ne pourrais achever cette longue paraphrase de moi-même que si j'écrivais un roman dont le personnage oublierait qu'il est moi il faut me calmer j'en suis encore très loin de cette complétude qu'arborent tous les écrivains je n'écris que parce que je peux me taire je ne dis non plus rien ni surtout tout seulement j'excède tout ce que je peux dire mais je ne le prouve pas j'essaie simplement de me l'expliquer c'est une discipline de la torture par le vide une démonstration faite de l'intérieur une montagne que je ne peux mesurer qu'une fois parvenu au faîte puis laisser rouler son rire et le remonter chercher le mot rare entrer dans le langage des choses oubliées se glisser entre les ombres sans être pris sans avoir peur de frôler leur absence appeler cela écrire et pleurer devenir en somme soi-même une ombre pire l'absence de cette ombre lourde comme l'espace d'une page pleine d'histoires d'amours de meurtres de rêves de noms croire possible le sens impossible en tous cas de croire à autre chose ne pas imaginer la poésie comme une harmonie des émotions comme une re-création des larmes enfouies dans le passé de l'être la prendre tout simplement comme un corps pesant lisant dans les plis de l'histoire humaine la trace des dieux disparus corps tombé avec légèreté dans un noeud d'histoires à raconter et entrer dans l'intimité de cette nouvelle connaissance pour voir la nudité de soi parler avec dieu ou se raconter des histoires c'est un peu la même chose il s'agit seulement de pouvoir mesurer ce peu irréductible noyau final que l'on cherche quand on le cherche je sais que j'ai rêvé tout ça qu'il n'y a pas d'histoires à raconter répétitions imitations d'une seule et même chose la chose qui toujours échappe et à la science et à la littérature et pas moyen de la nommer la voix irrévocable j'étais toujours moi en train de me dire que je racontais une histoire je l'avais revue et nous avions pris un café ensemble place Paul Claudel je n'ai jamais lu Claudel mais je savais par coeur là précisément que c'était le lieu d'une rencontre pourquoi je parle encore de ça la rencontre puisque enfin le temps d'une vie est la dépense de tous ces passages jusqu'au dernier c'est comme si on fixait toujours le même visage à la surface duquel se reflète se répète justement le même la répétitude comme une décrépitude depuis la nuit des temps jusqu'au soir d'une vie cependant je ne la regardais pas ou si peu je la violais comme je lui volais son sourire vert au détour d'une absence de regard je m'étonne d'avoir encore le souvenir de la couleur c'est très étonnant la couleur c'est profond et pourtant ça reste toujours en surface une anomalie pour la vision le regard distant de lui-même nous parlions de Camus de Bartók de nos professeurs d'université mais une autre musique nous saisissait une autre voix qui serait l'envers du monde qui respectait nos discours notre attachante réalité une voix qui liait nos corps par un plaisir à peine dissimulé je ne sais même pas si je désirais ce plaisir c'était comme déjà là un abandon laissé à la contemplation une trace dans le sang d'un amour naissant je suis en train d'écrire tout ça avec des doutes être complice de la vérité être aussi dans l'intimité de celle-ci ou dans sa propre ambiguïté tout aussi bien dans l'envolée d'un baiser se prendre avec la vitesse s'y prendre les pieds liés pauvreté d'une carcasse se refaisant dans le temps une recomposition de la matière corporelle yeux bouche mains et sexe c'est ça qui compte toujours avoir la possibilité de se recomposer et ça me fait revenir à la musique cette fameuse chose qui fait penser à une montagne visible de partout et dressée nulle part c'est bizarre je semble me fuir tout en ne restant tout le temps qu'avec moi-même j'entends les rires gloser dans mon dos pourquoi il écrit comme ça sans ponctuation il est pressé il veut imiter un autre il veut faire original il ne dit rien de nouveau mais non non no no tout ça paraît chercher une justification la justification du meurtre oui il y a eu un meurtre il y a eu du sens quand finalement il cherchait à la déshabiller à toucher son sexe neuf pour lui une bouche si noire qu'elle avala la nuit et rendit misérables tous ses désirs passés il n'en avait plus qu'un seul écrire tout c'est-à-dire pour lui crever les yeux des autres pour se rendre visible car il avait toujours pensé n'être visible que pour lui-même c'était peut-être vrai en tous cas mon histoire continue de prendre au détour des venelles d'une pensée percée des tournures illisibles mes mots tombent dans les rigoles d'une maison sans toit abandonnée à la rapacité du temps une poussée monstrueuse un furoncle inhumain un ami alcoolique une fois me parlait de voix cette chose qui inonde l'air et fait comprendre à l'autre qu'il est là lui aussi il n'y a pas de naufrage solitaire comme il n'y a pas de suicide qui s'accomplisse seul je partage tout avec mon corps et c'est pour ça que je peux dériver pendant très longtemps avant de sombrer complètement nous menions donc notre barque à la découverte d'une vie partagée des rires dans la nuit des silences dans l'amour une certaine beauté de l'innocence des livres que nous lisions ensemble des repas que nous manquions séparés le travail que nous délaissions que nous déléguions aux autres le temps de faire l'amour plusieurs fois par jour et nous ne refusions pas une certaine insouciance dont nous nous faisions une esthétique quotidienne une hygiène spirituelle pour un étonnement poussé du côté de la poésie nous vivions en somme une bohème métaphysique avec au centre occupant presque tout nos deux corps unis dans la souffrance d'être deux on raccroche de cette façon des images habillées de mémoire du soir bonsoir messieurs je dérape de temps en temps ce que les autres réprouvent pour des principes hautement bas des hymnes mots rots à la mode de quand cesseras tu de dire des conneries un con une conne rit c'est pas ma faute ou si peu ou si presque ou silence impertinence des tonnes n'est-ce pas dans les glandes non salivaires je me ris crémerie de pervers blanchisseuses oui je blanchis l'espace pour me laisser respirer pour me vider des confineries confinées conservées congelées congestionnées congraissées concourburées conconbraisées j'avance pas je m'écris si seulement je pouvais savoir deviner ce qui se trame dans tout ça derrière le faux miroir du sens feu le sang concassé je regardais toutes ces formes et ne pouvais qu'en admirer davantage la femme qui s'y cache d'yeux que le désir est simple égoïste hypocrite solitaire en somme grandi par les folies du temps je n'ai jamais ressenti quoi fou moi je vous le laisse pas croire permettre à l'intrus ce que je ne me permets pas de me rentrer dans le lard l'art de ne rentrer qu'une seule fois il faut tout de même un  jour me reconnaître cette honnêteté-là au moins elle l m pas moi je conjure conspire concierge du vide avec le sentiment au-dessus du feu cuisson à point réglé sur un cycle unique cyclonique cyclotonique cyclotrinique cyclotronique je vais revenir sur l'affaire de la culture mon champ insomniaque mon délire vicieux hardent adam écrire comme ça oublier les béquilles ne plus béquiller seulement chanter avec lassitude vastitude démesure parole de la parole je me la donne il ne faut rien retenir même pas oublier oui c'est ça le sens l'irrecevable mémoire un crottin sur la culture cuparterre j'avance mes mots pour me prendre dans tout ce monde greffé malgré moi à la terminaison d'une jeunesse vécue trop tôt et peut-être pas assez vite juif pas juif allemand juif juif allemand la mémoire a créé la victime absolue le sens absolu du génocide je suis la référence absolue de la souffrance absolue bref bref bref boule de suif je sue use suis ré de toute chose j'entends la musique d'ici n'importe quoi pas le droit interdit verboten forbidden sens interdit rond barré l'image clignotante derrière la tête ou dedans le cinéma en continu un homme et une femme sur un continent coït timide il se retire elle soupire sur les rails l'enfant faut pas rater le train wagons-lits classe secret histoire de ne pas voir le paysage occulter la voie de la raison tatatam tatatam ta mère est loin maintenant réfléchis à ton avenir futuroscope-toi le cerveau bande ton corps télescope-toi le cul surtout tiens-toi toujours droit debout les moi vitesse acclamations bravo bravo brave vit si mou rires soudain tomates rougies par les frottements un frottis parure des femmes bijou des hommes jeu préféré de la première fois se frotter frotter l'autre comment oublier tout ça queue frimousse bouille couille douille fouille houille mouille nouille rouille oh youille youille je rigole bien bas peur de perdre mes dents c'est précieux les dents ça cache le fond de la bouche toutes ces pages dedans des milliers de mots poèmes aucun raccord et il n'y en a aucun je me le jure en faire ma tombe à inscrire en tous cas épitaphe cénotaphe taf-taf quelque part très pluriels aussi très singulières histoires avec des femmes déconstruction de l'impossible amitié foutaise nous étions amants le sommes elle et moi moielle moëlle dans mille espaces ô miroir ô ma verge ô mon père copulation des miroirs perfidie des images conspiration des ombres il faut enchaîner enchaînez enchaînons j'essaie de me visser à mon sang fatigué par une ivre liberté par un temps qui me rattrape ou qui me montre du doigt c'est fatigant aussi de n'avoir jamais de remords c'est effrayant encore de ne montrer qu'un seul amour à un seul seul à seule esseulés car quoi je suis et l'autre n'est pas ou bien l'autre est et je ne suis pas l'être ne supporte pas la concomitance des êtres ou bien l'être est tous les êtres en même temps il doit y avoir autre chose dans le fait d'aimer que l'amour là-bas les yeux glissent sur l'âme ici l'encre marche sur autre chose que des mots je crois pour les mots la possibilité d'échapper aux mots et j'espère pour moi la possibilité de m'échapper hors de soi mais toujours pour retourner à soi je devien...de ne plus pouvoir en sortir et je veux sortir ne jamais utiliser le mot folie ou fou ou follement les écrire comme pour les effacer du dictionnaire ou pour les rendre à l'usure du temps ou pour les user jusqu'à l'extrême pointe de la folie monstrueuse et dévastatrice une tempête organisée dans un repos crânien entre mille colonnes d'un souvenir je profite je profite c'est sûr et je regarde des vulves des plis du sang ému frais alors faut pas y toucher faut pas chercher faut pas pouvoir tout comprendre dans le mécanisme une régulation je vous le répète autorégulation par un acte qui ne se dit plus que par cette façon de dire y a aussi ô si la maladie écriture du corps par le corps pour le corps amen hymen y mène pas large je largue élaguons passez par les trous pièges installés depuis toujours sans qu'on sache reconnaître quoi du clito ou du vagin qui secrète quoi cliquetis tantôt des glandes qui grondent bande de glands  glandez glandons tantôt des glands qui bandent bandelettes de chair carminée momies au profil bas sans relief l'histoire une immense érection sans distinction de forme que pouvais-je rechercher dans la mienne la constance non la présence non le sexe non le corps encore non non moins que cela ou rien du tout du tout au même à présent je suis calme je pense à elle en écrivant cette chose parfaitement incalculable posée au fond d'un cratère rempli de sang perfide liqueur---------------?

 

J'étais orphelin -d'un- quand on m'a mis dans l'avion réfugié étiqueté emballé trimballé transporté voilà le début de toute cette histoire partie de cet extrême sud-est situé là précisément mais les repères d'espace sont bien quelconques en tous cas trop faciles car il s'agit bel et bien d'une terre dont on dit qu'elle est ronde il faut des commodités pour penser l'espace comme il en faut pour vivre proprement nous sommes infirmes grâce à ces commodités que nous imposons aux chemins suivis par notre pensée je dis grâce à car sinon nous serions je ne sais quelle divinité ou quel dieu et dès lors plus besoin de repères papa c'est encore loin la maison je veux embrasser maman et mes jouets et ma sieste sortir les rêves de gosses d'un coin tranquille du sommeil

 

--- chiens --- barbelés --- jambes et pieds --- éclairs explosifs --- terreur / fuite --- en arrière ou devant --- femmes d'autres femmes courant --- pas le temps --- pas réfléchir --- sauver presque rien --- se sauver --- enfants pleurant / enfants tirant --- quoi --- ??? ---

 

 

c'est la mort je vous dis pas plus que ça avec au bout des yeux une frontière invisible de l'autre côté la paix peut-être peut-être l'enfant a mangé pour --- il a vu adam et ève aller se noyer dans le fleuve main dans la main --- toujours la même union des mains --- gauche et droite --- droite et gauche --- il y repense comme à un rêve détaché de tout ce qu'il pourra jamais rêver une ligne brisée des brisures vaguelettes sur les crêtes de l'éphémère --- ( --- ) !

 

paragraphe suivant

page après page se raconte l'insurmontable nausée d'un type d'homme ou d'un type tout court qui aimerait se reposer perdre toute fatigue toute référence au temps s'accaparer de tout son corps le corps du monde prendre et se comprendre sans ponctuation il écrit ce n'est pas moi qui écris je ne vois pas de ligne rien qui ressemble à une direction un sens c'est une valse infinie au milieu des étoiles des mots le pur parfum d'un désir de jeunesse l'attente d'un cadeau qui ne viendra pas celui d'un sourire d'une promesse : je t'aime la nuit longtemps j'ai eu peur de ne plus savoir marcher courir me déplacer tout simplement et simplement déplacer les courbes ivres d'avoir épousé trop de choses à la fois qui sans cesse poussent et se repoussent un combat pour faire le monde le mien est un combat mortel livré à l'intérieur même de mon propre corps l'axiome de toute stratégie visant à parler de l'univers mon corps est indémontrable donc une constante et envahissante nausée indépassable seulement voilà il y a toute l’histoire tout un fond abouché à chaque acte de la parole voire toute parole est dans l’histoire c'est déjà toute une histoire entièrement vouée à la cause présentation explication commentaire spéculation avec au loin qui regarde l'oeil attentif et bienveillant de la mémoire mon corps est dans une tourmente qui me rend aveugle pour moi-même d'où ce travail d'écriture que je ne cherche pas à justifier plus que ça pour être indémontrable mon corps n'en est pas moins montrable à tous les corps je suis parcouru par tous les souvenirs et tous les rêves peut-être ne suis-je finalement qu'un vagabond dans un imaginaire peuplé d'êtres bien réels un vagabond à l'ombre duquel viennent se reposer toutes les ombres sans corps sans parents les orphelines de la matière il va faire le débile longtemps comme ça avec ses histoires d'ombres et puis d'abord que va-t-il en faire et pour construire quoi

 

 

je suis fatigué il faut me laisser maintenant j'ai une enfance à rattraper une date à brûler des mots indigestes à manger des dangers à gravir des bêtises pour rire du vin à boire

 

18 juillet

Assis dans un taxi il traversa la Ville, d'une lumière bizarre remarqua-t-il, pour la première fois. C'était depuis l'aéroport du grand libérateur. Dans les tunnels qui passaient sous les routes, il s'amusait à voir bleuir les lèvres de sa mère. Puis qui se noircissaient. Sauvé, il regardait, ludique, la mort sur les lèvres d'une vivante consanguine. Il n'avait plus que cette famille-là. Qu'il ne devait plus quitter. Sa première et unique fidélité. Mais sa vie partait déjà dans une nouvelle sphère, sur d'autres frontières qu'il rêvait secrètement de passer; alors que tout lui faisait signe de se réveiller, de sortir de cette mauvaise lumière, d'aller marcher dans la Ville inconnue; en somme tout l'obligeait à la réalité. Quel était ce tout ? Quelle est cette réalité ? Il n'a jamais compris et ne comprendra jamais. Et ne savait pas pourquoi le soleil était encore dans le ciel alors que déjà les hommes étaient allés se coucher.

 

((---) Des années plus tard : dans un bar.

Je recommence cette nuit. Tout s'ouvre immense : le temps tout entier se donne à la nuit. Je vais arrêter d'écrire les circonstances qui ne se délient pas. Ecrire toujours dans le vacarme. La vacance toute entière est à moi. Tout droit devant, tout droit derrière, c'est tout droit de tous les côtés. Des milliers d'enchevêtrements de rues, de chemins, de passages. Se dire - c'est un réconfort moral - que ça doit mener quelque part. Voilà le propre d'une prison. La prison de l'écriture. Une verticale sans issue. Pourtant il doit y avoir autre chose. On ne peut pas s'arrêter là. Pourtant il doit y avoir autrement autre chose. Facticité. Fumicité. Riricité. Cécité. Musicité. Alcoolicité. Ecricité. Etanticité. Tous dans la cité. Pas interdite celle-là... Le spectacle de l'argent c'est le peuple perdu qui le donne. Pour celui-là il ne peut y avoir autre chose. Maintenir. Je suis seul. Solitude indomptable. Irréductible à soi. Je la pèse. Il n'y a pas l'ennui. Il n'y a pas d'issue non plus. Et pourtant ... Le refrain éternel. La continuation du rien dans le vide. La taupe aveugle qui continue de creuser. Je voudrais invoquer tous les noms qui vibrent au sein de l'absence. La giration folle. Le magnétisme de l'intensité. Les claquements de l'être. Je compose ma solitude - mon existence ? - avec tous les autres : une société. Je vois le monde avec le langage tiré du monde. Je parle toujours de l'intérieur. Maintenant = Conflit + Maintenant.

 

Maintenant, c'était des années auparavant. C'était en Egypte. C'était l'été. C'était une fille qu'on pensait pouvoir aimer toute la vie. Mais c'est quoi, toute la vie ? Minuscules, toutes. Alors, ce texte impromptu. Des flots continués, parce qu'on a peur que ça s'arrête, parce que l'oubli ne se fait pas du jour au lendemain, parce qu'on résiste, parce qu'on écrit je, impossiblement, tout simplement. Au fond de tout, il y a toujours la mémoire.

Cela aurait dû commencer par : Mon Ange, Je pars dans le désert en espérant te trouver au milieu de bêtes à bosses - ni chameaux, ni dromadaires - mais je ne vois partout qu'un vague lyrisme du vide, autour duquel l'on a construit une esthétique sans aspérités, une sorte de philosophie sans hommes. Des rondeurs rivalisent en sensualité, je n'y suis pas indifférent. J'ai pensé écrire sans discontinuer tous mes fardeaux et obsessions...Absence de racines, absence du père. Et j'ai peur. Continuer ainsi me rendrait de plus en plus transparent, et m'arrêter me perdrait. Tout ceci n'est qu'une pauvre histoire d'ombres sorties des cavernes de l'imagination. Je repars travailler. Aimer, boire, écrire. Me faire rare en somme.

Kha Luan P.

Publié dans khaluan

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R
Bien ton blog ! Envie de plus de lecteur ? Pourquoi ne pas venir enregistrer ton blog sur notre annuaire ? \r\r Rendez vous à tous sur : referencement blog annuaire blog\r\r c'est gratuit ! Ca ne vous coutera que 10 secondes ;) SOYEZ LES PREMIERS !
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Z
fô rekônaitre, kun Skyblog acoté,  + court
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S
Salut j'ai bien aimer tes articles\r\r\r\r euromillion resultat euro million resultat euromillions
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M
Bien vu ce blog ! Continue ainsi ! :)\r\r\r\r Sonnerie Gratuite
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J
Moi - "te revoilà enfin Maestro?"<br /> encore moi "-J'ai lu avec attention ta dernière news letter et je me suis dit que tu te rapprochais peut être d'une "certaine vérité". <br /> Khaluan à son audience- "Me lisez-vous vraiment?" <br /> Moi- "Oui mais rarement "<br /> Khaluan à son audience- "Ou bien suis-je illisible?" <br /> Moi- "c'est la faute à 20 minutes, que veux tu. Ces gratuits, c'est la mort du petit blog. Des milliers de mots foutus en l'air"<br /> Khaluan à son audience-  "il semble que que cet essai soit inutile puisque vous n'arrivez pas à faire passer votre envie/passion des mots ivres de khaluanblog."<br /> Moi-"Moi la passion, c'est mon tiercé, alors suivez moi dans bilto"(pour des mots ivres on peut guère faire mieux, non ?)<br /> Khaluan à son audience- "Ne faites plus semblant! Levez-vous! Dites Je vous emmerde!"<br /> A ce moment précis, l'audience se leva sans bruit et quitta le Khaluanblog sans se retourner.
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L
ce dialogue est digne de figurer au répertoire du Français<br /> eh oui mon cher jeanphi, vous avez raison hélas, mais il faut continuer; le travail m'attend;o)<br /> bises à l'audience (en fait d'audience, quelqu'un entend-il encore le mauvais silence qui nous recouvre?)<br />