La mère en-allée

Publié le par leblog@khaluan.com

Voici un accord parfait : la main suit la pensée.

 

Il y a une espèce de tourment qui m'emporte loin de mon ignorance : j'ai momentanément perdu ma curiosité. Et je retrouve le lot commun des sentiments épuisés, fatigués. Sentiments d'un triste désespoir. Je retourne un peu au temps primitif d'une fade indifférence. Ecrire l'histoire de ce manque d'histoire pourrait seul être un acte intéressant, du moins curieux, comme peut l'être un homme qui marche en arrière. Il s'agit, en effet, d'imaginer à rebours, de faire hérisser le temps, de le rendre coléreux afin que, dans un mouvement décentré et totalement in-cohérent, hasardeux, il nous rende les débris de notre moi passé qu'un travail concomittent de la conscience et de l'inconscient a mal distribué dans le réseau des trames de souvenirs. Il est temps que le temps, provoqué et bousculé, me restitue à moi-même. Et c'est le Gai Désespoir (GD).

 

Se retrouver au centre de soi, retourner dans la demeure familiale...

 

Donc :

Papa, Maman, les yeux remballés, le sommeil retourné, la cigarette incendiée, la mémoire congédiée, la nostalgie soignée, Père, Mère, seins que je palpe, le lait, le sang, la chose illisible, la vierge asexuée, la fille transparente d'indécence, la chose renversée, la vide-vie-tude, l'insert-titude, l'enflure, j'énumère et je perds connaissance, la conne-et-sens, la conne-et-sang, je perds et me regagne, Mère, Père, et au toujours milieu un phallus qui me tient lieu de mégaphone, en haleine, grisé, baisé, torturé, en allé, confisqué, configuré, transfiguré, mais tout défiguré, ça grésille, tout ça, palpite crépite s'excite débite, élite du pardon, jour du grand pardon, une abondance du don entend-on, encore des connes qui rient se marrent, se narrent une jeunesse débilisée, infantilisée par indécence, et des cons toujours les mêmes des ambiguïtés charriant, ou charriant des ambiguïtés fallacieuses, mortes derrière la façade de l'indolence ou de l'insolence bien éduquées, tout ça = une fermentation, une bière, le virus n'est jamais dans le sang, on ne se guérit plus, ou bien l'on est guéri par/grâce à, le cinéma, l'esthétique, l'art, oui l'art celui que l'on prétend trouver partout-dans-la-rue et c'est génial! c'est hyper-giga-géant de tonnerre, de Paris à Baiseville c'est la même course, la même cause identique reproductible, c'est la même chose tout ça, quoi, qui cause, la causa sua, la discussion discursive qui n'invente pas son sujet ni ne déroule mécaniquement une histoire dont la pertinence et la cohérence tiennent à la seule grammaire capable de corriger le moindre défaut de la pensée qui se laisse aller aux débordements intempestifs, le sujet a été bouffé par les écrans géants en tous genres, seuls maîtres narrateurs-chanteurs des temps-pauses qui s'imposent depuis d'autres temps, Pa, Ma, Ma, Pa, carte des mondes, respirer sans relief, il faut arriver à cartographier les délires, réprimer les rebellions, contenir les contestations, mais quoi, tout ce caca anar-chico-anar-chiste n'est rien à côté d'une indifférence rampante, tout çacaca ne tolère aucune faiblesse, aucun compromis, l'indifférence est un mouvement irréversible et désordonné, l'indifférence est un non-être, et tout le monde sait que cela n'est pas, absurde!, ô voleur de baratins, ô l'imposteur de postillons, ô malin ma main, Maman, cette croix qui se traîne sur les chemins impossibles creuse la pensée, l'écriture, la lecture, la littérature, me laisser perdre dans une histoire où je ne suis qu'un fils sans père, ô Maman ma mère, me laisser entraîner sur des chemins inconnus, mais où je reconnais des habitudes, des manies, des vies, des visages, je suis dans un langage où dieu est absent, j'écris dans ce temps tronqué, troué, quel trou! mon con promis parmi toutes les connes promises et permises, la venue de la vessie inondée, un carnet noir insondable, du personnel que je mets à disposition, libre-service, servons-nous, servez-vous, et l'on se retient, ô le malheureux, ô mon malheur rieur, je n'oublie pas la foule, l'incohérence, l'insolence de la beauté, le sourire dans une grimace, le bonheur refusé, le refuge dans le langage, quand la verge acquiesce c'est une véritable reddition, la signature de la fatigue, la fatigue est un indice de la négation

 

Je suis préalablement très fatigué...Voilà

Publié dans khaluan

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